en cours d'écriture...
Lors de ma dernière exposition à Villers-sur-Mer, j'ai présenté plusieurs "Métamorphoses" Peintures et Sculptures.
J'ai été inspiré par le mythe d'Apollon et de Daphné (poème écrit par Ovide au 1er siècle) et notamment par la très célèbre et sublime sculpture en marbre réalisée par le Bernin (1598–1680) que j'ai eue la chance d'admirer plusieurs années auparavant à la Galerie Borghèse, située à Rome. Ce mythe est fascinant comme bien d'autres, mais celui-ci m'a tout de suite plus et je savais que je travaillerai un jour sur le thème des métamorphoses...
Je vous remémore brièvement l'histoire. Selon Ovide, Daphné est le premier amour d’Apollon. C’est une vengeance de Cupidon. Comme Apollon se
moquait de son arc minuscule, Cupidon, vexé, décoche deux flèches (une flèche en or et l'autre en plomb) : « l’une pour chasser l’amour, l’autre pour le faire naître » ; celle-ci sur Apollon, celle-là sur la nymphe Daphné, qui dès lors sera rebelle au mâle.
Daphné est fille d’un fleuve, le Pénée. Elle est très belle, et a de nombreux prétendants mais elle refuse le mariage et préfère la chasse. Ce comportement, effet de la flèche d’Eros, n’est pas conforme : le destin de la fille se déroule dans l’intérieur de la maison, et aboutit au mariage. Son père lui dit : « ma fille tu me dois des petits enfants ». Elle le cajole et finit par obtenir de rester vierge comme sa déesse, Diane. Apollon aperçoit Daphné, c’est son premier amour, il s’enflamme et veut s’unir à elle. Elle s’enfuit, il la poursuit ; « la fuite augmentait encore sa beauté». Apollon se fâche et la poursuite devient une vraie chasse. Il la rattrape. Daphné adresse alors une prière à son père, le
fleuve : « Viens, père, à mon secours si vous les fleuves avez ce pouvoir ; ce corps qui séduit trop, maudis le en le transformant »… sa prière à peine achevée, une lourde torpeur envahit ses membres, une mince écorce entoure sa poitrine tendre, ses cheveux s’allongent et deviennent feuillages, ses bras des rameaux ; son pied si véloce se fixe au sol par d’inertes racines, sa tête forme cime ; d’elle il ne reste que l’éclat. Apollon l’aime toujours et posant sa main sur le tronc sent encore battre le coeur sous l’écorce récente »( traduction Danièle Robert). Le dieu enlace les branches,
embrasse le bois et dit : « et bien, puisque tu ne peux être mon épouse, tu seras mon arbre, ô laurier » . Laurus en latin, daphné en grec : deux mots grammaticalement féminins. Il lui promet un feuillage persistant. Et le laurier fait un signe d’assentiment en remuant son faîte ou sa tête, dit Ovide. La transformation de Daphné entraîne ainsi la création du laurier, qui porte son nom et devient la plante d’Apollon, dont on fait les couronnes.
Brève analyse : une fille très belle, refuse l’amour, humain et divin, et échappe ainsi par la métamorphose à la condition humaine. Le divin provoque ainsi une bascule, un changement d’espèce, une sortie de l’humanité.
Ovide place son poème sous le patronage de Pythagore, et de sa conception d’un monde mobile en ses formes. « Tout fluctue, toute image qui se forme est changeante».
Nous avons besoin de rituels et de symboles pour représenter et matérialiser ce qui n’a pas d’existence physique dans notre vie.
La métamorphose est un puissant symbole de la transformation et j'aime l'idée d'une transformation interne et d'un éveil spirituelle. Rien n'est figé, tout évolue sans cesse et il est nécessaire aussi de savoir se réinventer.
Les métamorphoses végétales permettent le plus souvent d’échapper à un malheur, mais on peut aussi s'échapper et rêver. C'est une invitation aux rêves que je vous propose, celui de vous métamorphoser en en magnifique Arbre, un chêne ou un noisetier, un charme, un bouleau, un érable, un châtaignier ou un très beau pommier.... à vous de voir
Et si vous souhaitez en savoir plus sur les métamorphoses en arbres, vous pouvez consulter le site ci-après. Vous trouverez les peintures de nombreux artistes et des commentaires passionnants.
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